Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Face A
7 mars 2007

J'ai gentiment forcé la main au destin et

J'ai gentiment forcé la main au destin et finalement, nous verrons non seulement Cologne mais aussi Berlin au mois de juin. Cela va faire plus de sept ans que je n'y suis pas retourné.
La première fois, de passage pour une journée avec le lycée quelques semaines à peine après la Wende, j'avais cassé au marteau des morceaux de mur conservés précieusement.
Je garde un souvenir ému de mes premières vraies déambulations berlinoises, quatre ans plus tard ; j'avais dix-neuf ans à peine et avais obtenu de l'Université de Potsdam une bourse pour un séjour d'un mois, avec à l'arrivée cette surprise : voici l'argent, bon séjour chez nous. Non non, pas de cours à suivre, pas de programme prévu, rien. Un mois de liberté totale pendant lequel j'avais arpenté la capitale de long en large, rentrant tous les soirs dans cette lugubre caserne reconvertie en cité universitaire, au fin fond de la banlieue brandebourgeoise. La ville m'avait fortement impressionné, magnétisé. J'avais découvert la photographie de Nan Goldin en pénétrant par hasard dans la Neue Nationalgalerie dont j'étais ressorti assommé. Puis j'avais vu Himmel über Berlin dans ce minuscule cinéma (existe-t-il encore ?), et fait le pélerinage à la Siegessäule pour m'approcher des anges. Et le chantier de la Potsdamer Platz à peine entamé…
Encore six ans plus tard, je n'aurai de cesse de l'arpenter, comme j'arpente toutes les villes inconnues de façon presque compulsive, marchant des heures au hasard. Je me souviens de la lecture qui m'accompagnait alors et qui m'avait fait vivre des heures inouïes dans un café de l'Oranienburger Straße. Lol V. Stein, une révélation qui s'imposait comme une évidence et me forçait à interrompre ma lecture pour noter dans mon journal les émotions qui me dévastaient à mesure que les pages défilaient. La Hefeweizen rendait la scène encore plus irréelle et il faisait nuit quand je quittai le café. Et le Berliner Ensemble avec Martin Wuttke en chien sauvage, et la Volksbühne et son théatre détestable fait de cris, de sang et de corps dénudés… et Oliver, le dandy maladroit que j'aurai tant de plaisir à revoir cet été… et… et…



Publicité
Publicité
Commentaires
C
Bon, c'est vrai, il y a Weimar...mais Berlin, qui m'avait tant fascinée dans les années 80 m'a magnétisée lorsque je l'ai revue après la Wende. Cette métropole est bien la seule qui me fait m'éloigner encore plus de ma chère France (j'habite l'Allemagne depuis plus de 20 ans maintenant :O...) Comme je te comprends !
Répondre
M
Oh, combien tes mots de Berlin me sont si doux à l'oreille. Il me tarde, à moi aussi, d'y retourner.<br /> [magnifique souvenirs, merci]
Répondre
S
Farf, tes mots me donnent envie de retourner à Berlin pour découvrir une autre ville ... comme à chaque fois ...<br /> L'avantage d'être plus vieux que toi est que j'ai connu berlin d'avant la Wende, celui du film "der Himmel von Berlin" (en français, "les ailes du désir") mais alors ce n'est pas en avion que je l'ai approché mais dans un train militaire français au petit matin, tournant lentement autour de la grande ville avant d'emprunter l'entrée permise.<br /> Par la suite, c'est toujours en train, et lentement, que j'ai souhaité y pénétrer, mais je crois que à présent la lenteur n'est plus de mise avec l'ICE.
Répondre
M
Berlin, "enfin!", c'est ça? :)
Répondre
Z
wow! génial ! tu nous raconteras ?
Répondre
Publicité
Archives
Publicité