La réalité

Yvon est passé hier soir. Oui, Yvon, celui de Quartier Proche. Pour nous taxer des cigarettes. Intérieurement, j'ai souri à l'évocation de mon récit qui prenait à nouveau vie sous mes yeux. Il travaillait ce matin à la verrerie. À l'imaginer, j'en tremble presque. C'est étrange cette impression, car finalement j'ai écrit tout ce que je sais de sa vie. Et de l'avoir à nouveau devant moi, quelques semaines après l'avoir fait vivre par l'écriture, je me sens étonnamment proche de lui, comme si j'avais réussi à scruter au plus profond, alors qu'il n'en est rien. Il reste un étranger pour moi, simplement un étranger qui recèle une part d'ombre qu'il nous a un jour dévoilée. Un étranger qui porte le prénom que portait mon père.

Comments

[Dan]

suffisamment pour donner à un imparfait toute l'oppressante résonance à la simple évocation d'un prénom. Take care...

[wam]

j'imagine que les entrelacs sont nombreux... :)

[farf]

Et bien la voilà... entre autres ;)

[wam]

je me demandais où se nichait la réalité de ton récit ...