À nouveau, ces dernières nuits, des rêves

À nouveau, ces dernières nuits, des rêves saisissants, enrobés dans un sommeil de plomb qui ne me lâche plus jusqu'au matin et dont j'ai du mal à me sortir. L'impression terrifiante de vivre en rêve des moments essentiels, d'y percevoir une vérité que l'on aurait ignorée en veille. Aussi de devoir s'y confronter, puisque rien n'y est facile.

Fiévreux, en arrivant dans mon bureau ce matin, je retrouve le grand cahier rouge et noir qui abrite le journal de mes années passées. Je me souviens de ce rêve comme si c'était hier.
Septembre, 1996. Un bus de nuit, pour retourner à Hambourg, et une lecture d'une traîte, happé comme rarement. Demian.
Arrivé au petit matin, la journée se passe dans les brumes du manque de sommeil. Puis je m'endors enfin.

Au lendemain, plus rien n'est pareil. J'ai essayé, dans mon journal, de décrire ce rêve. C'est impossible. En le relisant aujourd'hui, je retrouve pourtant ce que j'y ai vécu, cette révélation. Il me hante encore.
Je parcours quelques pages, encore, de ce journal. Rien n'a vraiment changé depuis, hormis ma vie.
J'écrivais Ce sont toujours les mêmes questions qui reviennent.
J'écrivais mes rêves, et j'écrivais ma compassion envers les morts et les vivants malheureux.
J'écrivais mes innombrables voyages, comme un fantôme qui ne ferait que tracer des traits sur des cartes.
J'écrivais mon désir de vivre ce voyage permanent, avec mes larmes comme bien le plus précieux.
Et non, rien n'a changé hormis ma vie.

Comments

[farf]

°g°erboise : pareil ;-)

[°g°erboise-----*]

Je passe en furetant. Un petit sursaut, bouche bée j'inspire brièvement : "Demian".

[Dan]

toujours ces mots superbes...
La jeunesse d'Emile Sinclair. Mon Dieu. Une lecture qui me ramène 18 ans en arrière ! J'ai plus vécu en connaissant ce livre que sans le connaître. Avec aussi ce life-shaking...
Tout a changé depuis, hormis nos vies.