Une main tendue
Il m'avait écrit il y a deux semaines, pour me dire qu'il venait passer quelques jours en France. À la fin de son message, simplement un numéro de téléphone, comme une main tendue.
Alors un matin, avec au ventre ce nœud caractéristique de l'attente, j'avais décroché mon combiné et composé son numéro. Personne. Les jours ont passé, et je reportais chaque fois mon appel. Puis ce matin, un message dans ma boîte.
Crois-tu que nous pourrons nous parler avant mon départ ?
À peine lu, j'ai composé le numéro.
La voix est jeune, agréable. Il me raconte alors, son séjour ici, ses raisons, je comprends mieux. Moi je parle peu. Je ne suis pas bavard et il le sait, me pose des questions, s'intéresse. J'aurais aimé pouvoir parler plus, parler longuement. Je ne peux pas, pas trop longtemps, j'ai du travail en retard et… je ne suis pas seul, je sens sa présence dans la pièce voisine.
Je sais que j'ai trouvé en lui quelqu'un de précieux. Un ami ? Certainement.
Alors que je me suis promis depuis longtemps qu'un jour nos chemins se croiseraient, il me le dit aussi, de vive voix.
Quand tu auras trouvé ta clé, m'a-t-il dit.
Il ne pouvait pas mieux dire, et je sais à quel point il comprend.
Alors merci.