Douloureuse nuit que celle où il m'a demandé de
Douloureuse nuit
que celle où il m'a demandé de ne pas aller me coucher pour écouter
avec lui cette chanson. Il s'est allongé la tête sur mes genoux et me
caressait le bras. Cinq fois, nous l'avons écoutée. Il m'a dit : c'est
nous, ça. Il m'a dit : je t'aime et j'ai peur. Il m'a dit : on s'aime
mais on ne le sait plus.
Je n'ai pas répondu. Parce que je ne
ressentais rien. Ce matin, en y pensant, le cœur se serre, oui, mais
hier, sa tête sur mes genoux, je ne ressentais rien. Et je sais pourtant à quel point il avait raison.
« On peut plus r’garder l’amour en face
Chacun dans sa bulle sa carapace
Chacun le nez plongé dans sa tasse
Du réchauffé du déjà vu
Où sont nos folies nos audaces
Où sont les montagnes que l’on déplace
Les nuits flamboyantes les grands espaces
Disparus
Le temps qui s’arrête devient le temps qui passe
Le feu du désir un éclat d’surface
La voie du septième ciel une impasse
Ma p’tite sirène j’suis perdu
J’ai peur de la soupe à la grimace
J’ai peur du froid qui nous menace
Que nos corps deviennent des corps de glace
Insensibles deux statues
A vouloir aimer le cœur se lasse
Un rien nous énerve et tout nous agace
Nous n’sommes plus côte à côte mais face à face
Tellement fatigués fourbus
Où sont nos folies nos audaces
Où sont les soupirs quand on s’embrasse
Ces nuits où l’on s’envolait dans l’espace
Disparues
Le temps qui s’arrête devient le temps qui passe
Le feu du désir un éclat d’surface
La voie du septième ciel une impasse
Ma p’tite sirène j’suis perdu
La voie du septième ciel une impasse
Ma p’tite sirène j’suis perdu »