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Face A
4 février 2005

-7-

Les jours passèrent donc ainsi, sans que je ne revoie Didier. J'avais François tous les jours au téléphone, plusieurs fois par jour. Deux fois par semaine, le soir, j'allais suivre des cours d'anglais pour me remettre un peu à niveau en préparation de mes concours, mais hormis ces trois ou quatre heures par semaine, je ne faisais rien du tout. Un soir, François m'appela pour me dire qu'il allait sortir à Toulouse avec Alain, et que nous pourrions donc nous voir. Il me donna rendez-vous à la Ciguë, un petit bar que je n'aimais pas particulièrement, trop étroit, trop étouffant.
Je réalisai avec effroi que j'aurais peut-être du mal à le reconnaître. J'avais presque occulté son visage, auquel venait sans cesse se superposer celui de Didier. Mais une fois entré dans le bar, mes doutes s'effacèrent immédiatement dès que je l'aperçus. Je lui fis une bise discrète et saluai Alain. Nous bûmes quelques verres en dansant de temps à autre. Dès qu'Alain avait le dos tourné, nous nous embrassions comme deux collégiens. La fermeture nous poussa dehors et nous partîmes au B-Machine, un petit bar de nuit auquel j'étais déjà plus habitué pour l'avoir assidûment fréquenté les mois précédents. En chemin, alors que nous discutions de nos habitudes de sortie, François nous affirma qu'il ne sortait plus à Toulouse depuis longtemps et ne connaissait plus personne. Arrivé devant la porte, il se présenta devant le videur qui lui dit « Tiens, salut, tu as raté Laurent de peu, il vient juste de partir. » Pour ma part, j'appréhendai d'y croiser Fred, un garçon avec lequel j'avais vécu une brève mais tendre histoire l'été précédent, et qui m'avait laissé un goût un peu amer. Mais nulle trace de lui qui fréquentait pourtant souvent ce bar.
Notre nuit se termina au petit matin par un café dans mon appartement. Vincent se levait pour aller travailler et notre gentil tapage le réveilla un peu plus tôt que prévu. Un peu gêné, il s'éclipsa rapidement.
Alain et François repartirent dans la matinée, et les jours reprirent leur rythme, de coup de téléphone en coup de téléphone.
Quelques jours plus tard, nous allions enfin pouvoir nous revoir, chez lui cette fois-ci, en toute liberté.

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