Soudain l'été a fait sa réapparition. Visqueux,
Soudain l'été a fait sa réapparition. Visqueux, les jours s'écoulent lentement comme une coulée de lave, épaisse et chaude. Rien ne va mal, tout va plutôt bien. Nous semblons tous les deux en attente, peut-être pas des mêmes choses mais chacun semble attendre un quelconque changement au cours des prochains mois, de l'année qui arrive. Un changement, minime et fondamental, a déjà eu lieu pour moi ; il est cependant trop fragile pour que j'ose m'en réjouir vraiment. Je l'apprécie secrètement, en espérant qu'il devienne durable.
J'ai eu envie d'écrire, longuement, des petites histoires du passé ou du présent, des gens et des rencontres, mais le travail m'accapare et le désir s'émousse rapidement face à la feuille vide. Dire les envies et les regrets, les déceptions et les surprises. Plus tard, promis, je garde tout cela en moi de toute façon. Sur mon bureau, posée sous mes yeux, cette photo de moi avec dans mes bras mon neveu de quelques jours à peine. Une image parmi d'autres, les innombrables, celles qui flottent en permanence, là, ici, autour de moi, dans le flux constant des pensées et des jours, comme une coulée de lave.