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Face A
21 août 2006

Une entêtante mélancolie m'absorbe depuis hier

Une entêtante mélancolie m'absorbe depuis hier soir… de ces vagues de sentiments flous comme je les connaissais autrefois, flux soudain de sensations diffuses et d'attentes indécises qui vient comme une marée haute s'étendre lentement sur le sable asséché de l'esprit, et dont on ne sait quand il deviendra reflux et se retirera.

Comme souvent, un film au départ de tout cela, et cliché s'il en est… Brokeback Mountain. Non qu'il m'ait bouleversé - d'autant plus que les commentaires incessants de mon homme et son refus de regarder des films en VO m'empêchent bien souvent de me laisser gagner par l'émotion. Mais, une fois couché, quelques minutes après la fin du générique, j'ai rapidement été gagné par une indicible mélancolie qui imprègne encore ma journée et risque de ne disparaître qu'après une nouvelle nuit de sommeil. Je n'ai presque pas dormi, et malgré moi me revenaient sans cesse ces paysages montagneux, qui à eux seuls déjà ont réveillé ma nostalgie latente de l'ailleurs. Et à ces paysages s'ajoutent ces deux hommes, que j'ai pourtant trouvés peu crédibles par moments, et leur histoire inachevée. Ces deux hommes ont passé leur vie à se manquer, dans les deux sens du terme, à se rater, dans les deux sens également. Pourtant, chacun portait l'autre en lui de façon indélébile. Et si le plus bel amour était celui-ci, inaccompli, volé, dérobé, idéalisé, vécu dans l'urgence et la nécessité ? Vital, et vécu dans la vitalité de l'immédiat.

Je déteste le cloaque dans lequel me plongent ces sentiments. Ils viennent réveiller une soif d'absolu, une attente d'ailleurs et d'autre chose que je sais pourtant devoir faire taire. Ce n'est pas ça, la vie.

Si j'ai tant aimé le cinéma, n'est-ce pas pour cela ? Pour trouver dans un geste projeté à l'écran, dans une attitude ou une parole, comme des bouts de ma vie qui la justifieraient, qui sublimeraient le banal, transcenderaient le quotidien ? Et si aujourd'hui je fuis presque les émotions des salles obscures, n'est-ce pas justement parce que je sais que tout cela n'est qu'une illusion, un miroir aux alouettes ? Qu'il vaut mieux vivre sa vie que de la fantasmer sur un écran ?
Ou suis-je tout simplement trop sensible qu'un simple film me donne tant envie de fuir ma vie ?

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Commentaires
F
karagar : je ne parle ni ne lis le breton, mais serais très curieux et ravi de pouvoir lire ce texte ! Bonne continuation à toi aussi.<br /> <br /> Victor : les deux à la fois.<br /> <br /> (maaa) (non) (bisou aussi)
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K
écoute, je viens de tomber sur ton blog partant de chez kitty, j'ai lu cette page et la première qui ouvre ton blog, "du plus loin qui m'en souvienne" Je suis resté interdit. Je viens de publier un livre (pas en français) sur l'histoire du long non dit de mon homosexualité et le chapitre où je remonte à l'enfance s'appelle aussi "du plus loin qu'il m'en souvienne" et le propos est si semblable, voire certaines portions de phrases identiques que j'en ai été ému. Voilà, bonne continuation.
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V
Trop sensible ou juste sensible ?
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M
(tu as entendu la chanson "mélancolie" qui est sur le dernier album de miossec? tes premiers mots m'y font penser)(bisou)
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F
Hey, welcome back, Gast :-)<br /> En plus j'ai vraiment pensé à toi en rédigeant le premier paragraphe, je t'assure que c'est vrai !<br /> Oui, le film a fait son chemin insidieux en moi toute la journée d'hier, et puis mon homme a mis fin à cela en le descendant en flèche - il n'a pas du tout aimé. Ça va mieux aujourd'hui :)
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