À question bien posée…
À un ami qui me demandait tout à l'heure si j'allais bien, j'ai répondu « Oui, la routine. »
Conscient de la portée de ce mot et de tout ce qu'il peut sous-entendre, conscient surtout de la vacuité de ma réponse.
« Une routine rassurante, j'espère. »
Et ce juste au moment où je m'apprêtais à rectifier le tir.
« Plutôt, oui. »
C'est vrai, et le constat est à la fois triste et effectivement rassurant. Triste, parce que la routine nous dévore et éveille chez moi ces toujours mêmes désirs d'ailleurs. Rassurant, parce que, comme je l'évoquais récemment, nous nous y enfonçons à deux. Comme chaque hiver, sauf que cette année, quelque chose a changé.
Avant d'effacer toutes les entrées de ce journal à la fin du mois de mars, je me rappelle m'être félicité ici de mes efforts, qui avaient payé. C'est toujours vrai. Et si le combat acharné que j'ai mené et que je mène toujours pour aimer mon homme n'est pas encore achevé, nous en récoltons tous les deux quelques fruits, aussi minimes soient-ils. La complicité a repris le dessus après une trop longue période de doutes, et nous partageons aujourd'hui notre quotidien comme un petit bonheur précieux. Après, à nous de ne pas nous y enfermer. Les efforts sont loin d'être terminés de ce côté-là.