Comme prévu, dans la logique des choses, le temps
Comme prévu, dans la logique des choses, le temps fait son travail. Allié et ennemi à la fois, il joue l’apaisement et la torpeur.
À voix basse parfois, comme si je me confiais à un ami invisible, je refais le scénario et pose des mots sur ce qui s’est passé. Sur ce qui se passe. Je jette mes filets derrière moi et je ramène tout pour faire le tri, décortiquer, soupeser et aviser. Un regard par la fenêtre - toujours la même - sur le ciel gris, sur la cour en contrebas, puis sur l’écran où défilent de vieilles photos. J’essaie de tout capturer, tout assimiler, tout garder au creux de moi. De tout contenir. Dans tous les sens du terme. Contenir mes souvenirs en moi comme on contient sa colère ou sa rancœur, ses sentiments ou ses émotions. Serai-je assez grand pour contenir tout cela ?
Que je déteste pourtant être cet homme toujours tourné ainsi vers le miroir du passé ! Comme si tout était toujours derrière, dans le reflet, dans l’inexorable éloignement. Mais c’est aussi une manière de saisir la vie, la mienne en tout cas. De tracer une ligne, fragile et quelque peu discontinue par endroits.
La fin d’année approche, saison haïe entre toutes.