Mes rêves ne me trompent pas, jamais. Je les lis
Mes rêves ne me trompent pas, jamais. Je les lis toujours d'une manière évidente, c'est ma propre psychanalyse. Ceux des dernières nuits ne font pas exception à la règle ; ce jeune garçon au beau sourire que je drague éhontément.
J'ai envie de te faire tout plein de bisous.
- Et bien vas-y, qu'est-ce que tu attends ?
J'ai envie, besoin de séduire et surtout d'être séduit. Sensible plus que jamais à la « beauté », dont je découvre qu'elle peut, pour moi, se dissimuler de plus en plus souvent derrière un trait ou une caractéristique que d'aucuns trouveraient rédhibitoire.
Un menton légèrement prognathe comme le petit S. d'en face, un strabisme furtif, un trait qui trouble les lignes du visage. Je sens parfois mon propre regard peser sur ces figures croisées, empli de tendresse et d'un certain émerveillement à contempler ce que d'autres, pensai-je, ne voient pas.
Et au-delà de tout cela, il y a l'envie au fond du ventre, au creux des bras, de serrer ce corps, de sentir cette joue contre ma bouche, de savoir que je peux encore, oui, plaire, susciter, brûler et faire brûler.
Alors j'essaie de calmer cette agitation au creux du ventre, ce feu qui couve, douloureux et vital.