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Face A
3 février 2005

-4-

Je remarquai rapidement, debout en face de moi, un garçon très grand, assez maigre, dont le visage me plaisait assez. Il était accompagné d'un autre garçon, plus petit que lui, coiffé d'une casquette et habillé d'une veste Fila® et de baskets Adidas®, le parfait petit pédé de la cité. Je les observai à la dérobade et aperçus soudainement le plus petit qui me montrait du doigt en s'adressant à son copain. Voyant que je le regardais, il me fit un grand sourire. Je scrutai un peu son visage et fus assez séduit par ses yeux noirs et ses belles lèvres. Sans réfléchir, je me levai et m'approchai de lui.

Je ne me souviens absolument plus des premiers mots que nous avons échangés. Sans doute l'ai-je invité à prendre un verre, je ne sais pas. Je me souviens simplement que quelques minutes plus tard, nous nous enlacions sur la piste de danse, nous embrassant goulûment. Je glissais mes mains sous son t-shirt, lui faisait de même, nous devenions indécents au milieu d'une foule indifférente, habituée à des spectacles bien plus obscènes. J'étais fou de son sourire, je brûlais d'envie de l'embrasser encore et encore. Je finis par lui proposer de venir chez moi, j'habitais à quelques centaines de mètres à peine. Mon colocataire était absent pour trois ou quatre jours, nous serions tranquilles.

« Je préviens Laurent, attends-moi là-haut, j'arrive. »
Je montai donc les escaliers, premier sous-sol, rez-de-chaussée et le long couloir vers la porte. Je me retrouvai dans la rue, le jour commençait à poindre pâlement. Retour à la réalité brute, je n'avais pas oublié mon désir pour autant. Je commençai à attendre. J'attendis. Je ne sais combien de temps, plusieurs dizaines de minutes, une demi-heure certainement. Ce n'était pas possible qu'il ne vienne pas.
Et pourtant il ne venait pas. Je ne pouvais pas me résoudre à repartir ainsi.
Je repoussai la porte et sonnai à la grille pour rentrer.
Du haut des escaliers, je le vis qui montait vers moi. Il eut l'air surpris de me voir encore ici.
« Tu m'as attendu ?
- Ben oui... »
Il me sourit.
« Qu'est-ce que tu faisais ?
- Je ne retrouvais pas Laurent, je m'inquiète un peu pour lui, j'ai peur qu'il fasse des bêtises.
- Il est assez grand, allez, viens. »

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